dimanche 17 janvier 2016

CINEMA DE MINUIT - PASO SAUCE BOLO...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 55, sur F3 : Ca s'est passé à Rome (1960), de Mauro Bolognini...

 Nous restons cette semaine dans l'univers d'Alberto Moravia, mais cette fois-ci de façon pleine et entière, avec l'adaptation d'une de ses Nouvelles Romaines, adaptation à laquelle il a participé aux côtés du réalisateur et de son fidèle scénariste de l'époque, le sulfureux Pier Paolo Pasolini. C'est dire si nous avons ici affaire à une rencontre au sommet.
Pasolini et Bolognini en sont alors à;leur sixième collaboration, démarrée en 1954 avec La Fille du Fleuve...
Une collaboration très importante pour les deux artistes : Bolognini, très sage, se dessalera au contact de Pasolini, qui, lui, apprendra la grammaire du cinéma grâce à ce brillant formaliste...
Comme souvent chez le réalisateur et chez Moravia, nous sommes ici dans l'étude de moeurs : un jeune couple désargenté avec enfant cherche à garder la tête hors de l'eau. Mais c'est très très difficile...
Le film, moins connu que Le Bel Antonio ou La Viaccia, qui le cernent chronologiquement, est surtout réputé pour avoir été le point de rupture entre Bolo et Paso : si le désespoir est une thématique commune aux deux artistes , le premier est un esthète, et sa distribution en atteste . Il choisit en effet, pour incarner ses personnages, deux très beaux jeunes acteurs :

Jean Sorel a toujours souffert d'avoir été considéré comme celui que l'on engageait quand Delon  n'était pas libre. Hum. Il faut bien admettre que ce n'est pas totalement faux. Ca ne l'a pas empêché d'aligner une sacrée filmographie internationale, qui le verra tourner avec Lattuada, Autant-Lara, Duvivier, Lumet, Vadim. Mais , n'étant pas aussi charismatique que le père Alain, il se faisait  régulièrement piquer  la vedette par sa partenaire féminine : Bardot, Cardinale, Jane Fonda, et évidemment Catherine Deneuve, dont il jouait le mari dans le sublime Belle de Jour, de Bunuel :


Ici, il est encore une fois éclipsé par sa partenaire, la très ameugnounante Léa Massari...

1960 est l'année de sa découverte , grâce au film de ce soir, mais aussi et surtout à la célébrissime Avventura d'Antonioni ... où elle joue de malchance, finalement : son personnage, que l'on croit beaucoup au début du film,  disparaît rapidement  : c'est son absence (!) , qui va permettre à Monica Vitti et Gabrielle Ferzetti de se rapprocher l'un de l'autre !


Et, de fait, il faudra attendre les années 70... et la France pour que la comédienne accède à la notoriété , tournant pour  Verneuil, Deville, Pinoteau, aux côtés de Delon,, Ventura, Trintignant.
Mais la malédiction ne se dissipe pas tout de suite : elle joue aux côtés de Piccoli et Schneider dans Les Choses de la Vie, de Sautet,  mais là encore, l'Histoire l'a oubliée !


 Toujours est-il que ces acteurs sont fort beaux . Trop beaux ? En tous cas , Pasolini reprochera au réalisateur son trop grand formalisme, son sens de la joliesse, du détail, et lui reproche de ne pas aller à l'essentiel. Il décidera alors de présenter sa propre vision des choses , et , quelques mois plus tard, sortira son premier film : Accatone.


 A plus !

Fred.

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