jeudi 10 mai 2018

CINEMA DE MINUIT - LE CAVALIER CAVALEUR...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 25 sur F3 : Le Chevalier Mystérieux (1948), de Riccardo Freda...


 S'il y eut un mal-aimé du Cinéma Italien par chez nous, ce fut bien lui : Riccardo Freda.
Considéré par une grande partie de la critique , et de ses confrères (!) comme un petit faiseur de Séries B., il attendra longtemps une réhabilitation qui viendra à toute petite dose, ce qui lui laissera une certaine aigreur sur la fin de sa vie.
Parmi ceux qui sauront déceler très tôt le talent de ce metteur en scène singulier, citons Jacques Lourcelles et son ami Bertrand Tavernier, qui tâchera de le remettre en selle (c'est le cas de le dire !) , pour La Fille de D'Artagnan , en vain.


Il faut dire qu'avant de laisser sa marque sur des genres aussi peu nobles que le péplum ( Théodora, 1953) ou le film d'horreur ( L'Effroyable Secret du docteur Hitchcock, 1962), Freda avait débuté dans le film historique , avec Don Cesare de Bazan, en 1942, et rencontré son premier succès , impressionnant, avec L'Aigle Noir, en 1946.
Le triomphe de ce film de cape et d'épée, en plein ¨Âge d'Or du néo-réalisme, fit alors sourire. Mais ce succès permit à son auteur d'enchaîner sur une version très réussie des Misérables, avec Gino Cervi en Jean Valjean...


... Puis sur le film de ce soir, où il s'attaque à la figure sulfureuse de Giacomo Casanova . Ce n'est pas, loin de là, la première transposition cinématographique de la vie du célèbre Venitien , mais c'est , de l'avis de ses admirateurs, la plus mélancolique et une des plus belles.
Le séducteur, étrangement, n'attire pas trop Freda, qui présente un Casanova déjà banni de Venise, et qui y revient clandestinement pour aider son frère accusé de complot. C'est pour sortir ce dernier d'affaire qu'il va se confronter à des femmes belles et fortes, et notamment à la plus forte d'entre elles, Catherine II de Russie...
Le réalisateur bâtit un scénario solide , aidé par deux jeunes prometteurs , Mario Monicelli (futur réalisateur du Pigeon) , et Steno, qui , un peu moins de dix ans plus tard, signera son propre Casanova...


Ces trois-là s'attachent à la dimension rocambolesque du récit , et à sa dimension automnale. La Venise où revient Casanova n'est déjà plus celle de ses frasques , et les lendemains de fête ont un goût de cendres...
Restait à trouver LE Casanova.
Vittorio Gassman était , à cette époque, une des étoiles montantes du théâtre italien, où il brille sous la direction, entre autres, de Luchino Visconti. Mais au cinéma, c'est une autre paire de manches , et il ne décroche des rôles que dans des films de seconde zone.
Casanova est son premier rôle ambitieux et c'est un excellent choix : encore cantonné , souvent , à des rôles de jeunes premiers à cause de sa belle gueule et de son côté bad boy; le film lui permet d'ajouter à sa palette une énergie conséquente, et une véritable profondeur.




Freda l'entoure évidemment de très belles actrices . L'une fait presque ses adieux avec ce film : c'est Maria Mercader.


Cette jolie catalane  fut un des plus charmants espoirs du cinéma italien du début des années 40 . Mais elle vit sa vie bouleversée par sa rencontre avec Vittorio De Sica. Mariés chacun de leur côté, les amants furent conspués par l'Eglise jusqu'à leur mariage officiel... en 1959. Avant cela , pour atténuer le scandale et élever leurs enfants, Maria se retira des écrans. Toute une époque.

Dans le même ordre d'idées, le film marque la rencontre entre Freda et une dauphine de Miss Italie : Gianna Maria Canale.

Aucune difficulté , cette fois, pour que ces deux-là se marient , et travaillent ensemble : elle sera l'actrice fétiche de son réalisateur, qui lui donnera son plus beau rôle en Théodora...


Quand à Catherine II, elle est incarnée par Yvonne Sanson.


Révélée l'année précédente par Alberto Lattuada, Yvonne Sanson va former ensuite , avec Amadeo Nazzari, le plus célèbre couple du mélodrame italien dans les oeuvres réalisées par Raffaello Matarazzo.


Vous l'aurez compris, le film est à découvrir d'urgence, pour constater de vous-mêmes le grand talent de Riccardo Freda.

A plus !

Fred.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire