dimanche 27 octobre 2013

CINEMA DE MINUIT - LA TOUR DE NAVE...

Bonjour les amis !

Ce soir, sur F3, à 00 H 20 : "La Tour de Nesle" (1955) d'Abel Gance...


Hum.
Commençons par le commencement : Abel Gance fut un des plus grands, si ce n'est le plus grand cinéaste français de l'époque du muet. Ses audaces, son sens artistique, sa très grande liberté faisaient alors passer les dafauts qu'étaient , déjà, à l'époque, sa tendance à l'emphase et une absence d'humour pathologique. Il n'est qu'à regarder certains plans sublimes de son  J'Accuse (1919), un des premiers et des plus beaux films sur l'horreur de la Première Guerre Mondiale.


Puis vint le parlant. D'abord hostile à cette nouveauté, il se lance dans une nouvelle aventure folle : La Fin du Monde, où il jouait le rôle principal,  salmigondis philosophico-symbolique, et surtout désastre financier...


Gance ne se remit jamais de cette déroute, et, à partir de ce moment-là, s'il continua à tourner , ce fut sans plus avoir les mains complètement libres...Et en se laissant dépasser.
En témoigne cette assez pathétique Tour de Nesle, qu'il parvient à tourner après plus de dix ans d'inactivité forcée.C'est aussi son premier film en couleurs.
C'est un projet du producteur Fernand Rivers, spécialisé dans les projets peu ambitieux. Il cherche ici , visiblement, à reproduire le succès de Barbe-Bleue (1951) , premier film français en couleurs, dont il reprend l'interprète principal, Pierre Brasseur, et le contexte morbide : la Tour de Nesle est en effet un pièce où l'on commet moult assassinats... 
Mais la ressemblance s'arrête là . On retrouve peu Alexandre Dumas dans cette adaptation grossière , pompeuse et qui n'est jamais aussi pathétique que quand elle se veut drôle...
La coproduction italienne impose Silvana Pampanini. Ancienne Miss Italie, elle fut davantage une people qu'une comédienne , et échoua à rejoindre mesdemoiselles Loren et Lollobrigida au palmarès des sex-symbols italiens.


Les fidèles des Séances Patrimoine pourront, eux, s'amuser à reconnaître le tout jeune Paul Guers, que l'on retrouvera plus tard dans La Baie des Anges de Jacques Demy...


On y voit également des femmes à moitié nues, beaucoup même, car non content d'être raté, le film est opportuniste et vulgaire, essayant sans succès de surfer, cette fois, sur la vague "coquine" portée par Martine Carol et ses Caroline Chérie, tellement plus classes...



Le comble des scènes de nu est pourtant celle qui met en scène le gras Gabriello, scène que je vous laisse le soin de ne pas découvrir.
En bref, dimanche, vous pouvez vous coucher de bonne heure !

Extrait : 


A plus !
Fred.

jeudi 24 octobre 2013

SEANCE PATRIMOINE - TOUS A LA CRECHE !

Bonjour les amis !

Hé oui, ce soir, ce sera moi, l'âne de la Crèche ! ( Comme ça, c'est fait...)
J'aurai en effet le privilège d'être à 20 H 30 au Cinéma Henri-Georges Clouzot de cette jolie commune des environs de Niort, afin d'y présenter un des plus fameux films du tandem Dean Martin/Jerry Lewis, Artistes et Modèles, réalisé en 1955 par l'excellent Frank Tashlin...

 
Pour les pictaviens qui ne veulent pas faire de la route, je signale  que je présenterai ce même film le 03 Novembre à Chauvigny et le 04 Novembre à Gencay !

Bande-annonce :


A ce soir, les deux-sèvriens !
Fred.





mardi 22 octobre 2013

LE RETOUR DE L'ANGE ROUX...

Bonjour les amis !

Le désespoir guettait la ville , et enfin il revint : moi !

Et c'est ce soir !

Alors viendez nombreux !


Ataleur !
Fred.


dimanche 20 octobre 2013

CINEMA DE MINUIT - MON (TROP) VIEIL ATLANTIDE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 10 sur France 3 : "L'Atlantide" ( 1932) de G.W.Pabst...


( Houlà, elle va avoir des problèmes avec Manuel Valls, la dame !)

Bon, ben, il faut croire que Patrick Brion, patron du CDM aime bien l'histoire de L'Atlantide , puisqu'il y a à peine plus d'un an, il nous gratifiait de la version 1921 de l'oeuvre de Pierre Benoît...


Pour plus de détails sur icelle, je vous renvoie à mon article de l'époque :


Toujours est-il que, comme je l'écrivais alors, je trouve  l'histoire vieillotte, coloniale et son aspect fantastique démodé. De plus, la version de Feyder était interminable (2 H 30) ! La principale qualité du film de Pabst est sa longueur ô combien plus raisonnable (un peu moins d'1 H 30).
Pabst est alors un des cinéastes européens les plus renommés, et à raison.

En effet, à l'époque où le cinéma allemand est profondément marqué par l'expressionnisme (Wiene) ou le romantisme ( Lang, Murnau), il propose un cinéma réaliste, politique, subversif, profondément marqué par la psychanalyse. De plus, c'est un incroyable découvreur d'actrices, on peu même dire de stars, d'icônes : en quelques années, il révèle... Greta Garbo  dans La Rue sans Joie (1925) , qui ouvrira à la suédoise les portes d'Hollywood...


... Et Louise Brooks , en 1929, qu'il redécouvre, en fait, alors qu'elle était sous-employée à Hollywood, en lui donnant le rôle-titre du cultissime Loulou  :


Le parlant , malgré les scandales, ne freine pas la virtuosité de son cinéma, ni son succès : Quatre de l'infanterie et La Tragédie de la Mine, qui plaident pour l'amitié franco-allemande, ainsi que la première version filmée de L'Opéra de Quat'Sous , de Brecht et Weill, sont des réussites artistiques incontestables.


Cette dernière oeuvre est tournée, suivant la tradition de l'époque, dont j'ai beaucoup parlé ici, en double version : française et allemande. C'est également le cas de L'Atlantide, probablement tourné en Allemagne, qui fut également tournée en anglais ! C'est la version française qui est proposée ce soir. La seule actrice commune à toutes les versions est la mythique Brigitte Helm, qui interprète la mystérieuse Antinéa.

( Moi, vouloir être un chat...)

Comme ça, cette comédienne ne vous dit peut-être pas grand'chose...Et comme ça ?


Eh oui, Brigitte Helm est l'actrice du Metropolis de Fritz Lang , où , dans le double rôle de Maria et du robot, elle livre une composition impressionnante, qui fit d'elle une star du jour au lendemain...


Excellente idée de casting que d'avoir donné le rôle d'Antinéa à cette actrice étrange et charismatique. Son jeu, mêlé à l'habileté de Pabst, tiennent ce film, qui ne compte pourtant pas parmi les grandes réussites de son auteur. La faute au matériau d'origine, certes, mais aussi au reste de la distribution.

Pierre Blanchar, comme trop souvent , est en effet soit raide, soit emphatique , et plombe un récit qui n'en demandait pas tant. 

Quand à Jean Angelo, il reprend le plus naturellement du monde son rôle de jeune premier de la version prédédente !! Seulement, le temps a passé : le bonhomme a vieilli, et le passage au parlant ne l'a , lui, pas épargné . Il mourra moins d'un an après le tournage, d'une pneumonie...

On remarquera enfin , dans un second rôle, l'alors très populaire Florelle, qui chantait dans L'Opéra de Quat'Sous, et qui sera Fantine dans la fantastique version des Misérables signée Raymond Bernard en 1934, que le CDM et Pathé nous proposeront en version restaurée pour Noël (chic !)



Pour Pabst et Brigitte Helm, l'Atlantide sera le chant du cygne.  En 1933, les nazis accèdent au pouvoir. Helm, pourtant désirée par Hollywood, décide de rester. Pabst fait de même, alors même que tous ses films antérieurs se voient interdits ! D'artistes singuliers et d'avant-garde, les deux vont se muer en bon petits soldats anonymes du divertissement national-socialiste. Aucun des deux ne s'en remettra.

Extrait du film de ce soir : 



A plus.
Fred.



mardi 15 octobre 2013

CINEMA DE MINUIT ( RATTRAPAGE) - LA BELLE ET LA GUERRE...

Bonjour les amis !

Dimanche dernier, à 00 H 20, sur France 3 : "Thomas l'Imposteur " (1965) de Georges Franju...


Il y 50 ans mourait Jean Cocteau. D'où cet hommage proposé par le CDM pour ouvrir un nouveau cycle Littérature et Cinéma. Curieux choix , pourtant. Cocteau fut autant cinéaste que poète, et outre la mythique Belle et la Bête, on lui doit de sacrés morceaux d'audace cinématographique, tels Orphée ou Le Sang d'un poète (1930) :


Ici, il s'agit d'une adaptation d'un roman du jeune Cocteau, paru en 1923, adaptation posthume, donc, même si Cocteau, crédité au générique, a dû participer aux premières étapes du projet.
Et qui plus est, une adaptation confiée à un des cinéastes les plus doués de son époque, Georges Franju, qui , venu du documentaire, avait glacé le public de son époque avec le beau et terrifiant Les Yeux Sans Visage (1960) :


Curiieuse rencontre, en vérité, entre le poète des châteaux médiévaux, des mythes actualisés et des étoiles , et celui des boucheries, des salles d'opération et des hôpitaux psychiatriques.
Votre diagnostic, docteur ? Ca marche, bien, très bien... mais ça frotte. La véritable rencontre, en fait, elle est entre Franju et... une autre boucherie , la Première Guerre Mondiale. Comme à son habitude, Franun réussit à mettre de la beauté, une beauté fascinante, dans l'horreur quotidienne : un convoi d'ambulances sur la route devenant une procession magique. Les tranchées évoquent un feu d'artifice ou un sabbat, loin des reconstitutions léchées d'hier ou d'aujourd'hui. Là où ça coince ,c'est avec les personnages . Pour porter la mondanité affectée de la princesse de Bornes, Franju a la bonne idée de rappeler son interprète de Thérèse Desqueyroux, Emmanuelle Riva, dont la douceur tranche avec le contexte. Mais pour ce qui est des autres personnages, point d'harmonie entre la sobriété un peu académique d'un Jean Servais et la truculence forcée d'une Rosy Varte. Mais le plus gros problème est posé par le personnage de Thomas ( Fabrice Rouleau) , cet innocent dont le mensonge ( il feint d'être parent d' un grand général) permet à la princesse de mener à bien sa mission humanitaire ...Il est le coeur du récit, mais son opacité finit par lasser et rendre artificiel, et non pas poétique, le parti-pris de base. Quand Thomas meurt , à la fin du film, nous ne sommes pas émus, et nous ne comprenons pas pourquoi la princesse se laisse ensuite mourir pour lui. Pas grave de ne pas comprendre, plus grave de ne rien ressentir.
Ce Thomas l'Imposteur est donc un beau film, mais qui illustre la difficulté pour deux auteurs à l'univers fort de se rencontrer, de se comprendre.
Ce qui émeut le plus, dans le film, en fait, c'est la narration : celle de Jean Marais, rendant une fois de plus hommage au grand amour de sa vie...

A plus.
Fred.







dimanche 6 octobre 2013

SEANCE PATRIMOINE - TOUS A CHAUVIGNY !

Bonjour les amis !

Ce soir, à 20 H 00, c'est au cinéma le Rex de Chauvigny que j'aurai le plaisir de vous présenter La Baie des Anges de Jacques Demy avec Jeanne Moreau !

V

Viendez nombreux !

Extrait :



A tout à l'heure !
Fred.

CINEMA DE MINUIT - DES ANGES QUI TOMBENT...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur F3 : "Crime Passionnel" (1945) d'Otto Preminger...


Fin du cycle "Film Noir" ce soir avec du premier choix  Nous sommes en effet dans l'oeil du cyclone, l'âge d'or de l'oeuvre d'Otto Preminger à la Fox. Celui-ci vient d'exploser l'année précédente avec l'un des chef d'oeuvre incontestés du genre, le mythique Laura : 


Il y pose les jalons d'un Film Noir romantique, axé sur les relations obsessionnelles unissant les êtres et les opposant à leur milieu. Ces caractéristiques , on les retrouve dans Crime Passionnel, que certains critiques considèrent même comme plus abouti que Laura...
Le récit se déroule dans une petite ville où débarque un étranger sans le sou (Dana Andrews). Il y rencontre deux femmes : Stella , serveuse du snack-bar ( Linda Darnell) et June, la fille du maire ( Alice Faye). Amoureux fou de la serveuse, qui se refuse à lui, le nouveau venu épouse la notable, hstoire de consolider sa situation... Mais Stella  est assassinée...
Loin des univers urbains des histoires de détective, Preminger nous plonge dans l'univers étouffant d'une petite bourgade américaine. Les personnages n'y sont pas glorieux : l'étranger s'y révèle un arriviste, la serveuse une allumeuse, et la fille bien... une petite sotte manipulable. Les autres personnages ne sont pas plus rassurants, et la révélation finale (chut !) achève un tableau peu reluisant de la paisible vie américaine.
Les décors, comme dans Laura, tiennent une place prépondérante, particulièrement le snack-bar où les personnages se rencontrent et se déchirent...Un modèle du genre, parfaitement maîtrisé.
Pour ce film, Preminger retrouve son acteur fétiche, Dana Andrews.



C'est un des grands mérites du père Otto que d'avoir confié à cet homme aux traits durs des rôles masculins habités par l'obsession des femmes. Outre les 4 films tournés par Preminger, Andrews  triomphera dans l'ulta-oscarisé Les Plus Belles Années de Notre Vie (1946) de William Wyler...


... Ainsi qu'avec Fritz Lang et Jacques Tourneur, avant que son alcoolisme ne finissse par l'éloigner des studios...

Linda Darnell, quand à elle, est chère au coeur des cinéphiles pour être la sulfureuse bad girl des meilleurs films de la Fox !


Elle débute pourtant en incarnant... la Vierge Marie dans Le Chant de Bernadette (1941) !
Mais très vite , sa sensualité évidente et l'originalité de ses traits (elle descend d'une famille d'indiens Cherokees) la mènent vers les personnages troubles. Preminger, encore lui, lui donnera son plus beau rôle dans Ambre (1947) :


Si Linda Darnell était la bad girl de la Fox, Alice Faye en était la good girl !


 Mais comme les cinéastes préfèrent toujours le vice à la vertu, elle eut moins de chance dans ses rôles que sa petite camarade , et fut trop souvent cantonnée aux comédies musicales mièvres du studio, où elle se faisait allègrement chiper la vedette par la pittoresque Carmen Miranda !


Bande-annonce du film de ce soir, à ne pas manquer, donc :


A plus !

Fred.