dimanche 18 novembre 2012

CINEMA DE MINUIT - L'AMI FRITZ...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15 sur F3 : "Les Trois Lumières" (1921) de Fritz Lang...


( Pas trouvé d'affiche originale...)

Ce soir, début d'un cycle consacré à celui que nombre de cinéphiles considèrent comme le plus grand cinéaste de tous les temps : Maître Fritz Lang.


Ce cycle a , de plus , le mérite de survoler l'ensemble de la longue carrière du bonhomme.
On commence ce soir avec cette oeuvre précoce , qui suit de peu son premier grand succès, "Les Araignées" (1919-20), feuilleton d'aventures en deux parties...





Lang est alors le protégé du grand producteur allemand Erich Pommer, pour lequel il travaille à la prestigieuse firme Decla , celle-là même qui a produit en 1918 le fameux "Cabinet du Docteur Caligari" (1918) de Robert Wiene, manifeste du cinéma dit expressionniste :


L'Allemagne de la République de Weimar est alors devenue le centre de gravité artistique de la planète. Le cinéma ne fait pas exception à cet âge d'or : on voit débuter Lubitsch, Murnau, Paul Wegener, Paul Leni... et Lang.
On assimile souvent les films muets de Lang à l'expressionnisme. En fait, le cinéaste ne cessera jamais de vouloir se débarrasser de ce mouvement encombrant, et des particularités stylistiques de ce cinéma ( lumières artificielles, fausses perspectives, jeu outré des acteurs) qui sont vite devenues des tics.
Une opinion qu'il partage avec sa compagne et scénariste Thea Von Harbou, avec laquelle il écrira tous ses chefs-d'oeuvre allemands.
De fait, les "Trois Lumières ", en terme de construction, se réfère davantage à Griffith et à son fameux "Intolérance" : Une femme se bat contre La Mort, qui lui promet de laisser la vie à son fiancé, si, transportée à trois époques différentes, elles parvient à sauver la vie d'au moins un des hommes qui y sont menacés . Nous sommes donc dans un film qui mêle les lieux et les époques.
Et surtout, en terme d'univers, nous ne sommes pas sous influence du symbolisme et du surréalisme, qui nourrissaient l'expressionnisme, mais de ces légendes nordiques et de ce romantisme allemand que Lang et Harbou développeront plus tard dans "Les Niebelungen" (1924) :


Dans le rôle de la jeune femme, on trouve Lil Dagover, qui venait de débuter dans "Les Araignées" et qui devait tourner régulièrement en Allemagne jusqu'à la fin des années 70 !


Le film marque aussi la rencontre entre Lang et  Rudolf Klein-Rogge, qui allait devenir un de ses acteurs fétiches, et notamment le héros mythique de son film suivant , "Docteur Mabuse" (1922) :


Le succès critique et public des "Trois Lumières" imposa Lang comme un des cinéastes les plus importants de son époque. C'est également un de ses films les plus singuliers, mélange de surnaturel et de romantisme, envoûtant et esthétiquement superbe. Un film à ne pas manquer.


A plus.
Fred.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire