Dimanche, à 00 H 30 sur France 3 : Giorno di Nozze (1942), de Raffaello Matarazzo...
Raffaello Matarazzo est surtout renommé, à tort ou à raison, pour les mélodrames flamboyants qu'il tourne dans les années 50, la plupart avec le tandem Amedeo Nazzari/Yvonne Sanson : Le Mensonge d'une Mère, Fils de Personne, ou encore Tormento...
Mais l'on ignore souvent qu'avant cela, dans les années 30-40, il s'était spécialisé dans la comédie légère. Ces oeuvres-là, il faut bien le dire, ont été fort peu vues. Le Cinéma de Minuit nous propose de corriger cette lacune avec ce film de 1942 sur lequel Jacques Lourcelles, grand admirateur de Matarazzo, ne tarit pas d'éloges.
Pour cette chronique d'un couple de romains embarqué dans de multiples péripéties suite à la décision de leur fille d'épouser le fils d'une famille riche, Lourcelles n'hésite pas à évoquer Labiche , pour la justesse du trait social, mais un Labiche dépourvu de méchanceté, qui n'éprouve que tendresse et compassion pour tous ses personnages.
Les deux pères de famille sont campés par deux vétérans du théâtre italien, Armando Falconi et Antonio Gandusio, qui , à l'avènement du parlant , ont été souvent sollicités par le cinéma léger des téléphones blancs.
Le film est extrêmement bien construit, et Lourcelles constate avec ironie que c'est même un mélodrame rentré, étant donné que les malheurs qui s'abattent sur la famille Bonotti auraient pu tout aussi bien faire l'objet d'un drame à faire pleurer Margot...
Extrait :
En nous faisant découvrir cette pièce rare d'un cinéaste lui-même à redécouvrir, le Cinéma de Minuit fait encore une fois oeuvre d'utilité publique.
Si je me permets de rappeler l'évidence, c'est que cette évidence n'est pas évidente pour tout le monde. En effet, pour la seconde fois depuis sa création il y a 42 ans, le Cinéma de Minuit ne nous accompagnera pas cet été. L'été, c'est la saison où, collégien, sans contrainte d'école le lendemain, je pouvais regarder l'émission toutes les semaines, dans la douceur de l'été. Pas de gourmandises pour les collégiens cinéphiles d'aujourd'hui, donc. Et après ? Eh bien, après, on ne sait pas . L'émission reviendra-t-elle à la rentrée ? Silence radio. Ou plutôt silence télé . Même son producteur ne sait pas.
Marque d'un mépris de plus en plus grand des télécrates d'aujourd'hui pour des monuments télévisuels d'un autre temps, un autre temps qu'ils ne sont absolument pas en mesure de comprendre. Celui ou service public s'écrivait Service Public. A suivre. Avec angoisse.
Bonnes vacances à tous !
Fred.